C’est décidé, j’arrête de bolobolosopher sur la campagne présidentielle. La pensée bolobolosophique de Ségolène Royale et Nicolas Sarkozy, est largement supérieure à la mienne. Hier soir, lors du débat télévisé, je me suis senti humilié par leur maîtrise du Bolobolo, la seule langue universelle, qui je le rappelle, ne veut rien dire. Mais je reste beau joueur et vous livre ici quelques-unes des plus belles réflexions de ces deux maîtres es-bolobologie, qui très probablement alimenteront les discussions des cafés de bolobolosophie pendant des décennies. J'inscris par ailleurs ces deux personnalités sur la liste des candidats au "Bolobolo d'Or 2007"
(A noter, l'intégralité du débat est restranscrite sur Betapolitique)
D’abord deux quenelles de chiffre (précisons qu’en bolobolosophie, une quenelle de chiffre est une querelle de chiffre à la tenue un peu molle). Puis l’une des plus belles démonstration de rhétorique bolobologique sur les présidents de « ce qui marche » « ce qui ne marche pas » que l’on prendra garde à ne pas confondre avec des « présidents de ceux qui marchent » ou « de ceux qui ne marchent pas » incompatibles avec la polémique sur les enfants handicapés. Enfin, le meilleur pour la fin avec des aveux publics sur le plaisir sarko-masochiste.
Première quenelle de chiffres à propos de la récidive :
Nicolas Sarkozy « On ne peut plus continuer à avoir des individus qui viennent 50, 60 ou 70 fois devant le même tribunal. »
Ca c’est ce que l’on appelle de la bonne grosse récidive !
Ségolène Royale « Des peines adaptées, bien évidemment, au premier délit seront exécutées, car on sait bien que s’il y a une réponse au premier acte de délinquance, dans 70 % des cas, il n’y a pas de récidive. S’il n’y a pas de réponse au premier acte de délinquance, dans 70 % des cas, il y a récidive. »
Les statistiques, dans 70% des cas, ça tombe bien.
Deuxième quenelle de chiffres lors d’un échange assez vif sur la part du nucléaire en France :
Ségolène Royal : Vous défendez le nucléaire, mais vous ignorez la part du nucléaire.
Nicolas Sarkozy : Non. La moitié de notre électricité est d’origine nucléaire.
Ségolène Royal : Non, 17% seulement de l’électricité.
En fait, c’est 78 % et non 17 % selon Ségolène Royale ou 50 % selon Nicolas Sarkozy.
Président de ce qui marche
Ségolène Royal : Car je connais les sujets dont je parle et je sais que ce que je dis, je le réaliserai car je le vois fonctionner sur les territoires. Je suis allée dans les autres pays voir ce qui marche. Je serais la Présidente de ce qui marche, sans œillères, en regardant tout ce qui peut fonctionner. Je crois que je pourrai, ainsi, redébloquer la machine économique.
Nicolas Sarkozy : Si vous êtes la Présidente de ce qui marche, je veux être le Président qui fasse que ce qui ne marche pas marche, car si c’est pour être la Présidente de ce qui va, il n’y a pas de problème, les gens ne votent pas pour nous, pour que l’on complique ce qui va. Au contraire, ils votent pour que l’on répare ce qui ne va pas.
Et pour terminer, les aveux sur le plaisir sarko-masochiste :
Nicolas Sarkozy : Vous n’avez pas besoin d’être méprisante pour être brillante.
Ségolène Royal : Je connais vos techniques. Dès que vous êtes gêné, vous vous posez en victime.
Nicolas Sarkozy : Avec vous, ce serait une victime consentante !
Ségolène Royal : Tant mieux, au moins, il y a du plaisir.
Il y a de l'électricité dans l'air. Et cette fois, c'est pas du nucléaire !
Face à ces deux brillants agrégés de bolobolosophie, je ne peux que m’abstenir…