21 février 2007

Baby-bada-boom


Ce message ne concerne que les personnes nées après la fin des années 1970.

J’ai toujours cru être du bon côté de la barrière démographique, celui des générations qui peuvent se plaindre toute leur vie de financer les retraites des enfants gâtés du baby-boom. C’est tellement plus reposant pour la conscience de se plaindre d’une injustice, que d’être soi-même responsable de l’injustice en question. Malheur à ma conscience. Je viens d’apprendre en lisant le dernier « Populations et Sociétés » , le bulletin mensuel de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), que j’appartenais, comme tous ceux qui sont nés au début des années 1970, à la dernière génération de baby-boomers.

Rien n’est plus terrible que devenir baby-boomer. C’est comme changer de sexe ou d’espèce. Un jour Maurice, le lendemain Mauricette. Un joli papillon, puis hop ! une mouche coprophage. Etre baby-boomer, c’est faire partie de ce vaste ensemble populationnel haï des post-baby-boom et dont on ne parle qu’en euros. Non pas les euros qu’ils rapportent, mais les euros qu’ils coûtent et coûtera. « Les baby-boomers ont marqué la démographie des pays développés ces soixante dernières années. Leur départ à la retraite, puis leur mort, va peser sur les cinquante prochaines années. » assure sans détour le résumé du « Population et Sociétés » de l’INED. Si tout va bien, donc, ça veut dire que les post-1980 vont se plaindre pendant plus de cinquante ans de financer mon train de vie, jusqu’à ma mort, que je souhaite d’ailleurs fastueuse !

Là, j’ai deux options. Soit je culpabilise pendant les cinquante ans qui viennent, soit je me fais une raison et j’en profite à mort. Vu que je n’ai pas choisi ma date de naissance, je ne vois pas pourquoi je culpabiliserais !

Alors au boulot les p’tits gars !

19 février 2007

Roberto Neumiller sur les grilles du Luxembourg (bis)






Voici l'affiche et un petit échantillon de l'exposition de Roberto Neumiller signalé dans le dernier post. Cela se passera sur les grilles du Luxembourg du 24 mars au 1er juillet 2007.

17 février 2007

Roberto Neumiller sur les grilles du Luxembourg

Compagnon de reportage de l’Afrique à la Lozère en passant par la Normandie, Roberto Neumiller obtient enfin la consécration qu'il mérite. Du 24 mars au 1er juillet, ce photographe talentueux exposera 80 de ses images sur le Sahel sur les grilles du Jardin du Luxembourg à Paris. Ces photos remarquables sont extraites de son livre Sahel, paru en 2005 chez Arthaud/Flammarion pour le compte de SOS Sahel International : une galerie de portraits hétéroclite d’artistes africains, mais aussi des tanneurs du fleuve Niger, du sage dogon, de l’orpailleur du Liptako, du devin animiste du pays Lobi ou encore des sculpteurs burkinabés.

Roberto vient aussi de publier un superbe livre de clichés en noir et blanc sur le Vercors paru chez Glénat et à découvrir sur son site.


10 février 2007

Le début de la fin


Deux choses obsèdent l’Homme : les origines et la fin. Généralement, notre passé nous fascine, nous intrigue, car avec assez peu d’imagination, il peut être l’objet de tous les fantasmes et de toutes les illusions. Chacun le voit à sa façon selon qu’il est plutôt scientifique, religieux ou Paco Rabane. Le futur, lui, inquiète, surtout si l’on vit plutôt bien, dans un pays riche, sans soucis majeurs. Et ça se comprend : qui n’aurait peur de perdre tout cela ? Là encore, nous imaginons ce futur selon que nous sommes plutôt scientifique, religieux ou Paco Rabane, avec une appréhension plus ou moins grande. Mais laissons de côté la question du futur, car il n’y a aucune trace, aucun écrit, aucun os ou fossile qui nous aide à l’imaginer sereinement. En plus, le passé occupe un espace grandissant dans nos esprits et notre présent. Or, déjà qu’il n’est pas simple de penser à son propre passé, voilà que le cinéma nous amène à nous interroger sur le passé de personnages qui n’existent pas. Je fais référence à cette tendance assez récente, de réalisations qui reviennent aux origines d’une série qui justement n’a pas commencé par le début. C’est particulièrement le cas en ce moment avec la sortie de « Hannibal Lecter, les origines du mal » et « Massacre à la tronçonneuse, le commencement.» sans oublier « Batman Begins » en 2005. Bref, ce sont-là les débuts toujours tourmentés de personnages fictifs parmi les plus tourmentés. De quoi tourmenter les vrais gens pas forcément tourmentés. Et ce d’autant plus que dans la logique cinématographique, ces débuts ont pour vocation d’être des fins. C’est ce que l’on appelle au sens propre, le début de la fin. La prochaine fois nous laisserons le passé et le futur pour tenter de réfléchir au présent. Une tâche selon moi impossible car nous n’avons matériellement pas le temps de penser à l’instant t, à l’instant t. Nous ne pouvons penser à l’instant t qu’à l’instant t1. Trop tard.

09 février 2007

Unsa, syndicat première classe


Fin de manif hier soir. A Paris, les syndicalistes ont sifflé comme les arbitres d’un match France-Italie et crié dans leurs mégaphones, entre autres, qu’ils voulaient travailler moins et gagner plus. Mais il est temps de rentrer. Certains rangent les banderoles, les sifflets et les mégaphones, d’autres ont décidé de jouer les prolongations. Gare du Nord, un petit cortège de la CGT s’avance sur le quai de leur Paris-Lille. Les habitués de la ligne, beaucoup de cadres et d’hommes d’affaires s’inquiètent : « Les cons, vont nous bloquer la voie. ». Suspens : ils avancent en effet au pas manif, le long du TGV. Tous les yeux sont braqués sur leurs banderoles rouges et jaunes. Jusqu’où vont-ils aller ? Les joyeux drilles sont aussi discrets qu’une école de Samba au carnaval de Rio. Et ça siffle et ça rie et ça chahute. Mais ça ne revendique plus. Enfin si, ça revendique encore, mais hors-sujet. Les 32 heures, la semaine de 4 jours, les augmentations de salaires et la retraite à 55 ans, c’est plus l’heure. A partir de 17 heures, les slogans sont plutôt du genre : « On va prendre le train, on va prendre le train, on va, on va, on va prendre le train… », « Il a pas son billet, il a pas son billet, il a pas, il a pas, il a pas son billet… » Et ça se marre et ça chahute et finalement, ça plie ses banderoles et ça monte dans le train. En seconde bien sûr. Soulagement des « Paris-Lille », sauf ceux qui se retrouvent dans la « voiture CGT ». Car là, l’ambiance n’est pas prête de tomber. Au mégaphone, ça donne ceci : « On est dans le train, on est dans le train, on est, on est, on est dans le train… » accompagné bien sûr au sifflet, par une samba cégétiste aussi entraînante que les impros de la police municipale sur les Champs-Elysées ! Et c’est bien pire que durant la manif. Car les bougres ont encaissé des décibels toute la journée. Si bien que maintenant ils ne s’entendent plus gueuler. Alors, ils gueulent plus fort. « Qu’est-ce qu’il a dit Roger ? » « Il a dit : On est dans le train, on est dans le train, on est, on est… » « Ah ouais, il a raison : on est dans le pétrin, on est dans le pétrin, on est, on est, on est dans le pétrin… »
Sur le quai, au moins, c’est beaucoup plus calme. Mais cinq minutes plus tard, nouvelle alerte. Voilà qu’arrive un deuxième cortège de manifestants. Mais rien à voir avec la CGT. Ceux-là font dans le discret. Têtes baissées, pas vif, banderoles pliées, mégaphones en bandoulière, les hommes avancent avec une conviction certaine vers l’avant du train. C’est évident, ils ne veulent pas se faire remarquer. Ca sent l’action radicale, l’opération commando. « Les salauds vont nous bloquer la voie » murmurent les « Paris-Lille ». C’est vrai qu’ils se rapprochent dangereusement du bout de la rame. Sur leurs casquettes je lis « Unsa ». Je ne me rappelle plus. Des durs ? Plus durs que la CGT ? Ils ont l’air déterminé. Dangereux même. Ils avancent encore et ne mouftent toujours pas. Les « Paris-Lille » vont craquer. Les hommes du commando Unsa longent un wagon de première. Ils s’arrêtent devant la porte. Ils redressent la tête, regardent à droite, à gauche… et paf, ils montent. Puis tranquillement, ils rangent leurs banderoles dans les compartiments à bagages, échangent encore quelques commentaires sur la journée. Une bonne journée. Et ils s’installent à leurs places numérotées. Pas de prise d’otage d’un capitaliste ? Pas de graffitis sur les fauteuils ? Même pas une petite distribution de tracts ? Rien. L’Unsa voyage en première. Moralité, si je devais choisir un syndicat, ce serait l’Unsa. Moins de boulot, plus d’argent et surtout, après une bonne manif, retour en première !

01 février 2007

Les huîtres se rebiffent

Communiqué de presse :

Nicolas Bulot, le seul candidat qui murmure à l’oreille des ormeaux, se réjouit de l’entrée en vigueur de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics. Il rappelle que le tabac tue chaque année des millions d’huîtres creuses pour alimenter le commerce des cendriers. En tant que défenseur historique de la cause des coquillages, Nicolas Bulot estime avoir obtenu indirectement, un renforcement de la protection du mollusque. Mais il rappelle que le combat n’est pas terminé. De nombreux restaurants, en particulier sur nos côtes, continuent de servir à leurs clients, le traditionnel plateau de fruits de mer, au mépris de la vie des coquillages. Certains bivalves sont mêmes dégustés vivants. Face à tant de barbarie, Nicolas Bulot souhaite être le candidat de tous les français qui comme lui, sont indignés par le traitement réservé à ses amis les coquillages.
Votez Nicolas Bulot.