31 janvier 2007

Le mystère du café de l'école des Mines


Un simple café peut faire l’objet d’un profond questionnement. La preuve : aujourd’hui même, je participais à un jury de l’Ecole des Mines de Paris. Entre deux excellentes présentations de jeunes apprentis ingénieurs, j’en ai profité pour aller me chercher un petit café à la « cafete » de l’école. Le prix était modique mais très étrange : 83 centimes ! Pourquoi 83 centimes ? Pourquoi pas 80 ou 90 centimes ? J’ai fait le calcul en francs : 5,4448 francs. C’est pas mieux. Est-ce un prix indexé sur le cours mondial du café et susceptible de changer tous les jours ? Est-ce le fait d’une passion des ingénieurs pour les chiffres énigmatiques ? Est-ce la valeur seuil issue de savantes équations et au-delà de laquelle le produit est considéré comme cher par les élèves des Mines ? Peut-être est-ce un prix destiné à faire s’interroger les gens sur la valeur des choses en général ? J’ai même pensé à un truc ésotérique. J’ai retourné 83 dans tous les sens, sans succès. 38 ? à part la température approximative du corps, ça ne me dit rien. Peut-être le symétrique de 3, c'est-à-dire Epsilon en grec et le 8 allongé symbolisant l’infini ? Dans ce cas cela pourrait signifier que l’homme est Epsilon devant l’infini. C'est-à-dire pas grand-chose. Mais pourquoi un tel message passerait-il via une tasse de café ? Ca ne tient pas ! Vraiment je cherche, je cherche, mais je ne vois pas. Et personne n’a su me dire pourquoi le café de l’Ecole des Mines de Paris est à 83 centimes ! Est-ce que quelqu’un, un jour, percera ce mystère ?

30 janvier 2007

Irak : les hommes se cachent pour mourir

Pendant la guerre, l'écologie continue. Et c'est une bonne nouvelle qui nous vient d’Irak : la parution du tout dernier « Guide de terrain des oiseaux d’Irak »! On en avait marre de voir tous ces civils mourir dans des attentats devant des postes de police ou sur les marchés. Ces derniers mois, il en mourrait des dizaines chaque jour, alors que du côté des oiseaux, selon le guide, le nombre d’espèces n’aurait pas bougé d’un iota depuis les derniers inventaires des années 1970. Ca donne envie d’aller faire du Bird Watching sur les rives du Tigre !
Personnellement, si j’étais Irakien, je serais bouddhiste, je me baladerais sur tous les marchés de Bagdad en attendant le prochain attentat et je me réincarnerais en oiseau. En espérant seulement que le bruit des bombes ne me perturbent pas trop pendant la période de reproduction !

29 janvier 2007

Les boeufs-carottes sont cuites



Acrimed se présente
Publié le dimanche 21 juillet 2002
« Action-CRItique-MEDias [Acrimed] est, comme son nom l’indique, une association de critique des médias qui se propose de se constituer en Observatoire des médias et d’intervenir publiquement, par tous les moyens à sa disposition, pour mettre en question la marchandisation de l’information, de la culture et du divertissement, ainsi que les dérives du journalisme quand il est assujetti aux pouvoirs politiques et financiers et quand il véhicule le prêt-à-penser de la société de marché. »


Breeeuuuh ! Cette présentation d’Acrimed, me fait frémir. A chaque fois que j’écris un papier, je le relis au moins cinq fois : la première fois pour m’assurer que je me comprends bien, la deuxième pour corigé les fote d’ortografe, la troisième pour corigé les faute d’orthographe, la quatrième pour corriger les fautes d’orthographe et la cinquième pour vérifier que mes propos ne véhiculent pas le « prêt-à-penser de la société de marché ».
J’accorde la plus grande attention à la cinquième lecture, car si des éloges au grand capital se sont glissées dans mon texte et ce contre mon gré (je le jure), je risque la sanction d’Acrimed. Un mot agréable sur un patron et paf ! Acrimed me fout à l’index avec tous les autres journalistes qui mettent leur plume au service du « prêt-à-penser de la société de marché ». Du coup, je m’autocensure. Je m’oblige à ne dire que du bien de José Bové ou du Sous commandant Marcos, car là au moins, je ne risque pas d’être taxé de journaliste à la solde du prêt à penser altermondialiste, par exemple.
Bref, Acrimed est une initiative dérangeante. Non pas pour sa vocation à critiquer les médias, bien au contraire. Mais parce que ses membres se sont constitués en Observatoire des médias, avec en plus un pouvoir de sanction. Ce sont les bœufs-carottes de la presse. Mais cette police des polices fait exactement le contraire de ce qu’elle prône. Elle combat une idéologie dans les médias pour en imposer une autre. Or, j’ai toujours cru, peut-être un peu naïvement, qu’une des règles élémentaires du journalisme, était de se défaire de l’idéologie, du dogme, de la croyance. J’ai donc quelques inquiétudes quant aux véritables motivations d’Acrimed. Je me méfie toujours des polices autoproclamées. En particulier des polices qui s’attaquent à la pensée et à la liberté d’expression. Je comprends les aspirations de la plupart des journalistes et des membres divers d’Acrimed à disposer là d’une tribune d’expression libre, d’un éditorial, d’un billet d’humeur. Mais ils devraient plutôt faire comme moi : se contenter de renvoyer leurs frustrations rédactionnelles et accessoirement militantes (qui n’ont rien à voir avec le journalisme) sur un blog. Finalement Acrimed est un drôle de bousin, un endroit où l’on fait beaucoup de bruit sur une réalité pour en cacher une autre.

NB : je n'ai relu ce texte que deux fois. Merci de ne pas tenir compte des fautes d'orthographe !

26 janvier 2007

Les derniers Hommes Bio !


Nicolas Hulot ne sera donc pas candidat à la présidentielle. Quelle déception. Il n’y a que Nicolas Bulot, le seul candidat qui murmure à l’oreille des ormeaux, qui s’en réjouisse. Car lui se considère comme l’unique écologiste de la campagne et surtout ne supporte plus d’être pris pour un avatar de l’écolonimateur de TF1. Mais je le répète, à l’exception de Nicolas Bulot, tout le monde est triste de voir Nicolas Hulot quitter la course avant le départ. Moi aussi je suis déçu. Et j’ai de bonnes raisons. Car qu’est-ce qu’il va faire maintenant Nicolas Hulot ? Il va se remettre sérieusement au boulot. Il va faire chauffer ses semi-remorques, charger des tonnes de matériel dans des avions cargos, bidouiller un parachute avec un moteur de mobylette qui marche au mélange et il va partir nous faire de superbes émissions écologiques dans des endroits où la Nature et les hommes, ou disons plutôt la Nature au sens large, a su rester telle qu’elle devait l’être aux premiers jours de la Création.
Bref, s’il retourne voir la tribu des Mikeas à Madagascar, «ces nomades qui fuient la civilisation», il pensera comme beaucoup de ses téléspectateurs devant leur écran plat 16/9ième, béats face à ce spectacle émouvant de la Nature préservée (la Nature au sens large bien sûr) : « Pourvu qu’ils courent assez vite, les Mikeas. »
En fait, je préférais quand il était en campagne ou quand il était le petit Nicolas aux côtés de Nounours dans « Bonne nuit les petits». Il foutait la paix aux Mikeas qui se laissaient rattraper par le progrès. Car pour ces hommes qui «ne mangeraient que des tubercules et des hérissons», je me demande si un peu d’électricité et d’eau courante, n’améliorerait pas leur quotidien. Est-ce qu’en cas d’épidémies de choléra ils n’apprécieraient pas quelques uns de nos antibiotiques ? Mais surtout, ces pauvres gens, ne seraient-ils pas plus heureux avec la télé ? Ils pourraient regarder Ushuaia et assister à la disparition en direct des dernières sociétés humaines Bio qui fuient désespérément la civilisation. Et ils apprendront vite que cela ne sert à rien de fuir la civilisation. Comme chacun sait, un jour, un Tintin arrivera pour leur expliquer à quel point on vit mal dans les pays riches et qu’ils ont tout intérêt à conserver leur mode de vie simple d’homme Bio. "Reste à l'écart du progrès, car il pervertit l'Homme original". Ce jour-là, enfin, ils auront perdu leur course, car la civilisation les aura rattrapés.

19 janvier 2007

On n'arrête pas le progrès 2


Il ne faut pas se fier aux apparences. Si cette jeune femme contribue effectivement au bien être des hommes, c'est parce qu'elle teste un spiromètre de la société finlandaise Medikro. Ce système permet d’analyser le fonctionnement des poumons et seulement des poumons !

Du danger de prendre des risques


Deux choses me font terriblement peur : me retrouver dans une voiture avec ma mère au volant et lire les communiqués de presse de la Commission de la Sécurité des Consommateurs (CSC). J’ai résolu ma première angoisse en passant mon permis de conduire dès les premières semaines de mes 18 ans. Question de survie. Par contre, pour les communiqués de presse de la CSC, je les reçois encore régulièrement et j’en souffre. Pour comprendre ma douleur, il faut savoir que cette commission indépendante a pour vocation de vous rappeler à quel point la vie est dangereuse, voire mortelle. Sa mission consiste, d’une certaine manière, à faire l’inventaire de tous les dangers potentiels que présentent vos pratiques habituelles ou occasionnelles (par exemple le vélo, le tennis, la pêche à la ligne etc…) ainsi que les objets qui vous entourent (la tondeuse à gazon, la perceuse, le barbecue, la corde à sauter, les aiguilles à tricoter…). Le dernier communiqué que j’ai reçu le 15 janvier me mettait en garde contre les trampolines à usage familiale. Ces trampolines, que l’on installe habituellement dans le jardin pour les enfants sont aussi très appréciés des beaux-frères. D’ailleurs, quand le week-end, le beau-frère vient à la maison pour l’essayer, il convient de garder à porter de main un caméscope. Normalement, entre le troisième et le cinquième rebond, la trajectoire du beau-frère est étrangement déviée sur le bord. La réception se fait sur le cadre métallique au niveau de l’entrejambe, avec un pied coincé dans les ressorts et l’autre libre, mais à l’extérieur du trampoline. Même sommairement filmé, ce genre de scène peut faire le tour du monde des émissions de télévision type Vidéo Gag. De quoi gagner un peu d’argent en quelques minutes et sans trop d’effort.
Mais à la CSC, on ne plaisante pas avec le malheur des autres. On teste les engins, on trouve les dangers potentiels et on les révèle aux journalistes pour qu’ils accomplissent leur devoir : informer les gens et accessoirement, les protéger contre les risques qu’ils encourent lorsqu’ils s’amusent. Quand la CSC évalue les trampolines, cela donne à peu près ceci : entre 1999 et 2003, 482 accidents de trampoline ont été recensés. 18% concernés des trampolines à usage familial. Premières victimes, les enfants de 5 à 14 ans (rien sur les beaux-frères ?). Ils représentent 73% des accidentés avec des traumatismes divers : contusions (53%), entorses (21%) et fractures (16%). La CSC a bien sûr testé les engins. C’est à mon avis la partie la plus distrayante du boulot des testeurs. Mais sur les 6 trampolines du marché passés aux cribles, les Croisés de la sécurité ont noté, entre autres, que les notices d’utilisation n’étaient pas claires ou incomplètes quant aux risques. La consigne « Rebondir sur le trampoline » ne suffit probablement pas pour un bon usage de l’engin. Les fabricants devraient peut être ajouter « Ne pas tenter de réceptions avec la barre métallique entre les jambes. » ou encore « Ne pas tomber à côté du trampoline » ou « Ne pas laisser les beaux-frères utiliser le trampoline avec une tronçonneuse dans les mains ». Bref, le credo de la CSC est probablement : « Le risque zéro n’existe pas et on vous le prouve. »
Si je m’angoisse à chaque fois que je lis un communiqué de cette Commission bienveillante, c’est parce que je repense aux cadeaux que j’ai pu offrir à mes proches et amis, notamment pour Noël. Et là je réalise mon inconscience. Pourquoi ai-je offert un fer à repasser à ma soeur ? Ca brûle un fer à repasser. Si on le confond avec le téléphone, on peut y laisser la moitié du visage. Même froid, c’est dangereux. S’il tombe sur le pied, il peut très bien casser deux orteils. Quel idiot d’avoir acheter une casquette à mon neveu. S’il la met en faisant du vélo, elle pourrait très bien lui tomber sur les yeux. Il risquerait alors de chuter et de s’écorcher le genou. D’ailleurs, ça sera bien fait pour lui car comme l’a toujours indiqué la CSC, on ne fait pas de vélo avec une casquette, mais avec un casque. Bon c’est vrai, si à Noël j’ai choisi un tout petit trampoline de jardin pour mon beau-frère, c’est parce que j’avais une idée derrière la tête. (Je venais juste de m’acheter un caméscope !). Mais je jure que je regrette maintenant. D’ailleurs, c’est décidé, l’année prochaine je n’offrirai que des livres. Des livres que j’aurai lus avant, afin de m’assurer qu’ils ne contiennent pas de propos à risque. Et pour les plus gros, je recommanderai de les stocker le plus bas possible (pour éviter d’éventuels traumatismes crâniens) tout en les mettant suffisamment haut pour qu’ils soient hors de portée des enfants. Comme on dit à la Commission de la Sécurité des Consommateurs : on est jamais trop prudent face aux risques potentiels !

16 janvier 2007

On n'arrête pas le progrès


La photo du mois se passe de commentaires. Pour en savoir plus sur les recherches menées en Finlande sur cette jeune femme, rendez-vous cette semaine au même endroit.

11 janvier 2007

Soldes : -50% sur le bon goût


Aujourd’hui est l’un de mes jours préférés de l’année. C’est le lendemain du premier jour des soldes, le jour où l’on voit le plus de gens arriver au bureau dans une tenue étrange et avec un air ravi. Je m’explique : la plupart d’entre nous allons faire les soldes car c’est le meilleur moment pour faire des affaires. Et c’est bien là la vraie raison pour laquelle nous allons faire les soldes : les bonnes affaires. On y va rarement parce que l’on a besoin d’un pull, d’un pantalon, d’une jupe ou d’une veste. Non, non, non. On y va pour faire des affaires. Alors on achète à bon prix ce que nous-mêmes et des centaines, voire des milliers de personnes ont refusé d’acheter au prix fort car c’était trop moche. Mais quand le prix est divisé par deux, on peut bien faire quelques concessions sur notre bon goût.

09 janvier 2007

Nicolas Bulot, candidat à la présidentielle


Le très médiatique défenseur breton de la cause des bulots et autres mollusques marins est officiellement candidat à l’élection présidentielle. Dans un communiqué adressé ce matin même à l’AFP, Nicolas Bulot déclarait avoir pris sa décision à marée basse : « J’ai entendu l’appel de mes amis les coquillages. Ils m’ont supplié d’y aller, car selon eux, personne mieux que moi ne peut les protéger. ». Ancien activiste du Mussel and Flat Oyster Rigths International (L’Internationale pour les droits de la Moule et de l’Huître plate) Nicolas Bulot s’était fait connaître du grand public en 1992, en relâchant à la mer plusieurs millions de moules de bouchot. L’homme dont on dit qu’il murmure à l’oreille des ormeaux, a tout juste eu le temps de chausser ses célèbres bottes en caoutchouc rouge Guy Boudden pour accueillir les journalistes. La rencontre s’est faite sur sa plage de Ker Plou Guelvec, lieu hautement symbolique pour la protection des bivalves. C’est en effet sur ce site devenu sanctuaire pour mollusques décoquillés que fut interdit pour la première fois la pêche à pied.
Nicolas Bulot met donc fin à plusieurs semaines de suspens sur son hypothétique candidature. « J’ai consulté tous les candidats. Ils m’ont tous fait de belles promesses, mais aucun ne s’est formellement engagé. Je ne demandais pas grand-chose, simplement une égalité des droits entre les moules et les hommes. » a confié le nouveau candidat au correspondant du New York Times.
Interrogé sur cette candidature, un porte-parole de l’UMP avouait ne pas comprendre : « Nous avions pourtant signé la Charte Bulot de la fondation Bulot. Nous étions prêts à modifier la constitution pour y inscrire la protection des mollusques si Nicolas nous rejoignait. Nous avions juste suggéré une dérogation spéciale pour les huîtres durant les fêtes de fin d’année.» Une concession inacceptable pour Nicolas Bulot : « Il n’est pas question de dérogation lorsqu’il s’agit de sauver des vies. »
Même surprise au Parti Socialiste : « Nous avons passé plusieurs jours sur la plage de Ker Plou Guelvec avec Nicolas pour noter les revendications de ses amis les coquillages. La plupart ont été transcrites dans notre nouveau programme. » assurait la représentante des socialistes Ségolène Loyal.
Quant aux Verts, crédités désormais de seulement 0,5% des intentions de votes, ils ne mâchaient pas leurs mots. « Nicolas Bulot est un écologiste de la dernière heure qui a pillé toutes nos idées. Nous avons été les premiers à défendre les coquillages et les crevettes en proposant une loi interdisant la vente des épuisettes sur les plages dès 1990. » prétendait Noël Lamer à une journaliste de Palourde Magazine.
En fin de matinée c’était au tour du Parti Communiste de s’indigner de cette candidature qualifiée de bourgeoise : « Nous, notre priorité c’est la défense des travailleurs qui n’ont que leurs mains pour pratiquer la pêche à pied. » expliquait la candidate PC dont nous n’avons pas retenu le nom.
Interviewé sur les ondes d’AOC FM, Marine La Gaine porte parole du Front National semblait, elle, ravie de la candidature du troublions des estrans : « Nous soutenons Nicolas Bulot dans la protection des Saint Jacques et de toutes les coquilles françaises de souche. »
Nicolas Bulot doit se rendre dès aujourd’hui au siège de sa Fondation Bulot pour consulter ses conseillers scientifiques, experts en marées basses et respiration des bivalves. Il s’agit maintenant, pour le représentant des coquillages, d’élaborer un programme politique définitif qui ne sera dévoilé que dans une quinzaine de jours. Mais à l’heure du déjeuner, un bivalve proche de la Fondation laissait filtrer quelques informations sur les grands axes de ce programme : protection des crustacés et interdiction des plateaux de fruits de mer dans les restaurants.