21 février 2007

Baby-bada-boom


Ce message ne concerne que les personnes nées après la fin des années 1970.

J’ai toujours cru être du bon côté de la barrière démographique, celui des générations qui peuvent se plaindre toute leur vie de financer les retraites des enfants gâtés du baby-boom. C’est tellement plus reposant pour la conscience de se plaindre d’une injustice, que d’être soi-même responsable de l’injustice en question. Malheur à ma conscience. Je viens d’apprendre en lisant le dernier « Populations et Sociétés » , le bulletin mensuel de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), que j’appartenais, comme tous ceux qui sont nés au début des années 1970, à la dernière génération de baby-boomers.

Rien n’est plus terrible que devenir baby-boomer. C’est comme changer de sexe ou d’espèce. Un jour Maurice, le lendemain Mauricette. Un joli papillon, puis hop ! une mouche coprophage. Etre baby-boomer, c’est faire partie de ce vaste ensemble populationnel haï des post-baby-boom et dont on ne parle qu’en euros. Non pas les euros qu’ils rapportent, mais les euros qu’ils coûtent et coûtera. « Les baby-boomers ont marqué la démographie des pays développés ces soixante dernières années. Leur départ à la retraite, puis leur mort, va peser sur les cinquante prochaines années. » assure sans détour le résumé du « Population et Sociétés » de l’INED. Si tout va bien, donc, ça veut dire que les post-1980 vont se plaindre pendant plus de cinquante ans de financer mon train de vie, jusqu’à ma mort, que je souhaite d’ailleurs fastueuse !

Là, j’ai deux options. Soit je culpabilise pendant les cinquante ans qui viennent, soit je me fais une raison et j’en profite à mort. Vu que je n’ai pas choisi ma date de naissance, je ne vois pas pourquoi je culpabiliserais !

Alors au boulot les p’tits gars !

Aucun commentaire: