01 décembre 2006

Conseil d'un droitier à sa main gauche

(Avertissement : ce qui suit n’est pas un commentaire politique)
C’est en lisant un article scientifique sur la latéralité dans l’espèce humaine (le fait qu’il existe des droitiers et des gauchers) que m’est venue cette réflexion essentielle : Quelle est l’origine de la distinction droite-gauche en politique ? Je ne parle pas d’idéologie, mais de « taxonomie ». Pourquoi prétend-on que Nicolas Sarkozy est de droite et Ségolène Royale de gauche ? Nous pourrions tout aussi bien dire pour les opposer autrement que l’un est au chocolat et l’autre à la vanille, yin ou yang ou encore chaud et froid. Mais ce n’est jamais le cas car la distinction droite-gauche en politique n’est pas le fait d’une simple opposition. C’est comme pour l’espèce humaine, un problème de latéralité. Ma main droite ne s’oppose pas à ma main gauche, elle est différente. Différente et beaucoup moins performantes pour n’importe quelle tâche du quotidien. Par exemple, pour séduire, ma main droite peut écrire joliment un poème d’amour emprunté à Paul Eluard, alors que ma main gauche est tellement gribouilleuse qu’elle saloperait tout le boulot de Paul et me ferait passer, en plus, pour un obsédé sexuel. (Faites le test à la maison)
Donc, en politique, la droite et la gauche, ne sont pas opposées, elles sont différentes. Et cette différence n’est pas neutre. Elle a une connotation négative pour la gauche. D’abord parce qu’il y a une immense majorité de droitier sur Terre et que la majorité est le Graal de la politique. Ensuite parce que comme toujours, la majorité rejette ou méprise la minorité. Enfin, où encore la gauche est imprégnée d’une perception négative, c’est sur le sens même de l’adjectif « gauche » qui qualifie une personne maladroite.
Conclusion : pour que la gauche se lance dans la bataille des présidentielles avec les mêmes chances de succès que la droite, elle ne doit plus se faire appeler « la gauche ». Si elle veut plaire à la majorité droitière des électeurs, je suggère qu’elle se fasse appeler la « Nouvelle droite ». Quant aux partis ambidextres, ceux qui se situent au centre, ils sont perdants sur tous les tableaux. Comme au tennis, ils ne sont ni de bons droitiers, ni de bons gauchers. Ils se contentent de renvoyer la balle sans marquer de points. Sauf à fusionner avec la droite ou la Nouvelle droite, je ne vois pas ce qui pourrait les sauver.

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