La machine... a voté
Difficile ces temps-ci de passer à côté de la polémique sur les machines à voter électroniques qui seront utilisées pour les présidentielles (voir les deux articles de Sciences et Avenir de septembre 2006 et avril 2007 et le site des opposants à ces machines, ordinateurs-de-vote.org). L’essentiel du débat repose sur le fait que le vote sur ces machines est invérifiable, autrement que par la machine elle-même. Si la machine a été correctement piratée, le résultat du vote qu’elle délivrera sera celui que le pirate lui aura indiqué à l’avance. Or, ce piratage est lui aussi, potentiellement invérifiable. Il y a donc une crise de confiance entre ces nouveaux moyens de vote et les électeurs. La crainte : la machine va-t-elle voter pour nous ?
Cette confiance risque d’être difficile à reconquérir. Cette semaine, lors d’une conférence de presse organisée par l’un des trois fabricants de machines à voter agrées en France, le représentant officiel de ce fabricant a déclaré : « Le ministère de l’intérieur nous délivrera probablement la certification de notre machine après les présidentielles. Il préfère attendre que la tempête médiatique sur le sujet, se calme. » Ce drôle d’aveu révèle une étonnante proximité entre une entreprise privée en attente d’une certification de sa machine et le ministère de l’intérieur, chargé du bon déroulement des élections en France et donc de la certification de ces fameuses machines. Surtout, cette bourde indique la gestion de la crise par le ministère de l’intérieur, qui préfèrerait attendre que les élections soient passées pour certifier une nouvelle machine.
Dommage pour le fabricant qui, très confiant, avait déjà confié son nouveau modèle à l’un de ses plus gros clients, une municipalité de la région parisienne. La mairie en question devra donc attendre le prochain scrutin pour tester ces nouvelles machines.
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