Selon un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche, François Bayrou vient de rattraper Ségolène Royale pour le premier tour de la présidentielle, avec 23% des intentions de vote. Pendant ce temps, Nicolas Bulot, le seul candidat qui murmure à l’oreille des ormeaux (on ne le dira jamais assez fort), pulvérise son score du mois dernier. Il passe de 0,07% des intentions de vote à 0,15% ! Il distance du même coup sa plus grande rivale, Mireille Lagirelle de « Nature, pêche et bouillabaisse » qui, malgré tous ses efforts, reste en retrait avec seulement 0,11% d’intention de vote. La candidate marseillaise, ex-miss bouillabaisse 1973, avait, en effet, tenté un joli coup médiatique fin février, en organisant sur le port de Marseille, le championnat du monde de bouillabaisse. Si la presse locale et nationale étaient bien présentes, ce fût pour assister au sacre improbable de l’équipe emmenée par Mireille Lagirelle, devant le Suédois Marcus Nils van Jansen, pourtant largement favori. Très vite, des rumeurs de corruption ont circulé entre les pontons, laissant entendre que la reine de la bouillabaisse avait payé les trois juges internationaux (un japonais, un anglais et une australienne) pour remporter le championnat. Une source proche de l’enquête n’a pas pu nous confirmer la crédibilité de ces rumeurs. Elle nous a par contre confié, que des irrégularités avaient été constatées dans la recette employée par Mireille Lagirelle. Des rascasses congelées achetées chez Picard auraient été utilisées dans sa préparation (ce qui va à l’encontre des règles édictées par la très sérieuse IBAM, l’International Bouillabaisse Association of Marseille, qui ne tolère que le poisson frais)
Interrogé sur les déboires médiatiques de sa rivale, Nicolas Bulot, l’éternel défenseur des bivalves et autres mollusques, n’a pas souhaité faire de commentaire. Il s’est contenté de déclarer qu’une fois encore, des animaux, en l’occurrence des poissons comme la rascasse ou le rouget de roche, avaient été odieusement manipulés pour servir une cause politique plus que douteuse. « Les poissons, comme les coquillages ne font pas de politique. Ils n’ont pas à se retrouver dans une bouillabaisse de droite ou une paëlla de gauche. Si les mollusques me font confiance, c’est tout simplement parce que je défends leurs droits fondamentaux à la vie. Rien de plus. Les moules, les huitres, comme les rascasses, ne sont ni de droite, ni de gauche. » a tenu à rappeler Nicolas Bulot, tout en avouant qu’il était satisfait de distancer une candidate si rétrograde.
Mais la partie est loin d’être gagnée pour Nicolas Bulot. Ses collaborateurs tentent toujours de réunir les fameuses 500 signatures indispensables à sa candidature. Pour le moment, l’idole des estrans n’a recueilli que 6 promesses d’élus : Louis Bulot, maire de Plouc’h Abeden (Côtes d’Armor) et père de Nicolas ; Anouk Bulot-Desmarets, mairesse de Kerboldel (Finistère), ex-femme et sœur de Louis Bulot et mère de Nicolas ; Erwan Desmarets, maire de Saint Balo (Finistère), fils de Gaël Desmarets et de sa demi-sœur Anouk Bulot-Desmarets, et demi-frère de Nicolas. Les trois autres élus soutenant Nicolas Bulot ont préféré garder l’anonymat. « Nous les petits candidats, ne pouvons compter que sur le soutien de la famille. Mais ça ne suffira pas. » a reconnu, très lucide, le fils Bulot.