30 mai 2007

L'évolutionnisme du créationnisme









Le créationnisme, qui considère que l’homme, les animaux, les plantes, la Terre, l’univers etc… sont l’œuvre d’un Créateur, reste une croyance qui comme toutes les croyances fait appel à la foi où à l’un de ses sous-produits, comme la « conviction », le « sentiment profond » voire « l’intuition ». Pas besoin de la justifier, de l’expliquer, de la mettre en équation pour la prouver, tant foi et démonstration scientifique sont par nature, antinomiques. Et pourtant, c’est bien là une des plus importantes occupations des créationnistes : la création peut être expliquée par l’évolution. Cette entreprise est surtout menée avec assiduité aux Etats-Unis par les fondamentalistes qui vont jusqu’à considérer que la Création s’est bien faite en 6 jours de 24 heures selon l’ordre indiqué par la Genèse. D’autres comme les Témoins de Jéhovah font quelques concessions sur ce temps générateur du Tout mais considèrent eux aussi que la Création peut s’expliquer par la science. Enfin, les courants les plus modérés sont notamment représentés par l’église catholique qui pourtant, jusqu’à une encyclique du Pape en 1996 ne reconnaissait pas la théorie de l’évolution. Cette reconnaissance tardive n’avait pas empêché d’illustres dévots comme Theillard de Chardin d’anticiper ce revirement en tentant le mariage contre-nature du créationnisme et de l’évolutionnisme.

Dernièrement, c’est la réédition d’un petit ouvrage des éditions du Cerf qui m’a ramené sur ce terrain. En 1984 dans sa première édition, l’ouvrage s’intitulait « Pour lire la Création dans l’évolution ». L’objectif était de donner aux catholiques quelques clés pour accepter la théorie de l’évolution sans pour autant remettre en question ses convictions religieuses. En résumé, l’évolution ok, mais dirigée par un Grand Ordonnateur et vers plus de complexité, c'est-à-dire l’Homme. Une tendance à la complexification démentie par la réédition de 2007, dans laquelle le titre a lui, évolué vers plus de simplicité. Il est passé de « Pour lire la création dans l’évolution » à « Pour lire la création, l’évolution ». En évolutionniste primaire, je vois dans la disparition de ce « dans » un schéma classique de la théorie de l’évolution. Le titre a été victime d’un processus évolutif simplificateur. L’un des ses attributs ancestraux, le fameux « dans », ne servant plus, il a été contre-sélectionné. D’où sa disparition. Une adaptation logique à un environnement devenu en deux décennies, de plus en plus hostile au créationnisme.

Ce changement est un véritable saut évolutif, en apparence. « Lire la création dans l’évolution » avait pour vocation de convaincre les croyants que leur foi ne devait pas être contrariée par une théorie scientifique de plus en plus difficile à renier. Avec le titre « Lire la création, l’évolution », la cible a changé. Le livre s’adresse à tout ceux qui veulent comprendre ces deux conceptions de l’univers, alors qu’en réalité, il reste un livre qui tente d’extraire au forceps ce que la science pourrait concéder à la religion. On est donc bien loin du fameux saut évolutif, de l’apparition d’une nouvelle espèce. Disons qu’il s’agit juste d’une nouvelle souche, un mutant !

Le véritable saut évolutif est sur la quatrième de couverture. Le prix : 80 francs (12,2€) en 1981, 22€ en 2007. Presque 100% d'augmentation. Dur, pour un livre qui n’a idéologiquement pas évolué. Mais c’est vrai qu’il est difficile de lutter contre cette redoutable pression de sélection : « l’inflation ».

19 mai 2007

Caipipirinha



"Pisser dans un violon", c'est bien connu, ne sert à rien. Par contre, "Pisser dans un glaçon" doit avoir un sens. C'est au Brésil, dans un restaurant de Rio de Janeiro, que je l'ai récemment découvert (photos). Je ne vois que deux explications à cette étrange pratique instaurée par les propriétaires de l'établissement : (1) réchauffer les glaçons, ce qui me paraît absurde (2) signifier aux clients qu'ils sont des "pisse-froids", ce qui au Brésil est peut-être un compliment. Quoi qu'il en soit, les dames pipi locales ne se contentent pas d'attendre la pièce tranquillement à la sortie. Elles viennent sans cesse remettre des glaçons dans la "caïpipirinha" !

10 mai 2007

Quelque part, oui. Mais où ?

A force d’entendre tout le monde ponctuer la moindre de ses phrases par « quelque part » j’ai fini par me demander quelle était la localisation précise de ce « quelque part ». Pas facile. Heureusement, j’ai été aidé dans cette quête, par une publication* très sérieuse de deux linguistes de l’Université de Strasbourg qui ont longuement réfléchi au sens de « quelque part ».

Chacun sait qu’habituellement, « quelque part » est un endroit bien précis que personne ne parvient à situer précisément. Il n’est pas « ici », ni « là » mais entre ici et là. Dans le dialogue qui suit, John et Barbara nous donnent un exemple de l'usage de ce «quelque part» : « Où vas-tu Barbara à cette heure avancée de la nuit ? » « Quelque part, John ! » « Mais où Barbara ? » « Cela ne te regarde pas John ». Barbara va peut être chez sa mère ou chez une vieille copine. John n’en sait donc rien. Il sait juste que cela se situe entre la mère et la vieille copine. Et entre la mère et la vieille copine, il peut aussi y avoir l’amant. Donc, avec ce « quelque part » John reste juste dans le flou.

Ca se complique sérieusement avec un autre « quelque part », celui de : « Pourquoi Barbara part à cette heure avancée de la nuit ? Quelque part, j'ai peur qu'elle ait un amant et ça me tord la nouille. » Ce « quelque part » là, quoi qu’en pense John, n’est pas dans son slip. C’est le « quelque part » de son inconscient, un pur produit de la psychanalyse. Ce genre de « quelque part » ne se trouve pas avec une carte et une boussole. Il faut au moins 20 ans de divan et quelques dizaines de milliers d’euros en espèces pour réaliser qu’il se situe entre le Ca et le Surmoi, c'est à dire entre les deux terrains vagues de l’inconscient qui entourent le Moi. Le flou est monté d’un cran, certes, mais John a botté le cul à son Œdipe. Et depuis il se sent mieux.

Reste ce dernier « quelque part » : « Si Barbara s’en va à cette heure avancée de la nuit, c’est que quelque part elle ne m’aime plus. ». Ce « quelque part » est impossible à localiser, pour la bonne est simple raison qu’il n’indique plus un lieu, même flou. Il remplace « d’une certaine manière ». Ce n’est qu’un moyen de tempérer tout le reste de la phrase. John pense que Barbara ne l’aime plus, mais d’une certaine manière il a du mal à l’accepter.

Conclusion : je pense que l’on ne s’interroge jamais assez sur le sens profond des mots. C’est parce que nous ne voulons pas vraiment savoir ce qu’ils veulent dire vraiment. Quelque part ça nous fait peur. Ils pourraient nous révéler des réalités difficiles à admettre, même si quelque part on s’en fout.

*« Quelque part : du spatial au non spatial en passant par l’indétermination et la partition. » Georges Kleiber et Francine Gerhard-Krait. French Language Studies, 16 (2006) 147-166

07 mai 2007

Le mystérieux sourire de Ségolène Royal


Ségolène Royal a perdu, avec le sourire.
Tout a été si vite dans cette soirée du deuxième tour, que personne n'avait pensé à lui défaire derrière les oreilles, les deux coutures qui lui retiennent depuis des semaines ce sourire si naturel.
Conséquence, elle a du déclarer sa défaite à la manière d'une victoire "J'ai perdu !" Avec le sourire !

Le Sarkofficiel

Nicolas Sarkozy est donc le nouveau président de la République Française. Voici déjà le portrait officiel qui devra être accroché dans toutes les mairies.

03 mai 2007

Je m'abstiens


C’est décidé, j’arrête de bolobolosopher sur la campagne présidentielle. La pensée bolobolosophique de Ségolène Royale et Nicolas Sarkozy, est largement supérieure à la mienne. Hier soir, lors du débat télévisé, je me suis senti humilié par leur maîtrise du Bolobolo, la seule langue universelle, qui je le rappelle, ne veut rien dire. Mais je reste beau joueur et vous livre ici quelques-unes des plus belles réflexions de ces deux maîtres es-bolobologie, qui très probablement alimenteront les discussions des cafés de bolobolosophie pendant des décennies. J'inscris par ailleurs ces deux personnalités sur la liste des candidats au "Bolobolo d'Or 2007"
(A noter, l'intégralité du débat est restranscrite sur Betapolitique)

D’abord deux quenelles de chiffre (précisons qu’en bolobolosophie, une quenelle de chiffre est une querelle de chiffre à la tenue un peu molle). Puis l’une des plus belles démonstration de rhétorique bolobologique sur les présidents de « ce qui marche » « ce qui ne marche pas » que l’on prendra garde à ne pas confondre avec des « présidents de ceux qui marchent » ou « de ceux qui ne marchent pas » incompatibles avec la polémique sur les enfants handicapés. Enfin, le meilleur pour la fin avec des aveux publics sur le plaisir sarko-masochiste.

Première quenelle de chiffres à propos de la récidive :

Nicolas Sarkozy « On ne peut plus continuer à avoir des individus qui viennent 50, 60 ou 70 fois devant le même tribunal. »

Ca c’est ce que l’on appelle de la bonne grosse récidive !

Ségolène Royale « Des peines adaptées, bien évidemment, au premier délit seront exécutées, car on sait bien que s’il y a une réponse au premier acte de délinquance, dans 70 % des cas, il n’y a pas de récidive. S’il n’y a pas de réponse au premier acte de délinquance, dans 70 % des cas, il y a récidive. »

Les statistiques, dans 70% des cas, ça tombe bien.

Deuxième quenelle de chiffres lors d’un échange assez vif sur la part du nucléaire en France :

Ségolène Royal : Vous défendez le nucléaire, mais vous ignorez la part du nucléaire.

Nicolas Sarkozy : Non. La moitié de notre électricité est d’origine nucléaire.

Ségolène Royal : Non, 17% seulement de l’électricité.

En fait, c’est 78 % et non 17 % selon Ségolène Royale ou 50 % selon Nicolas Sarkozy.

Président de ce qui marche

Ségolène Royal : Car je connais les sujets dont je parle et je sais que ce que je dis, je le réaliserai car je le vois fonctionner sur les territoires. Je suis allée dans les autres pays voir ce qui marche. Je serais la Présidente de ce qui marche, sans œillères, en regardant tout ce qui peut fonctionner. Je crois que je pourrai, ainsi, redébloquer la machine économique.

Nicolas Sarkozy : Si vous êtes la Présidente de ce qui marche, je veux être le Président qui fasse que ce qui ne marche pas marche, car si c’est pour être la Présidente de ce qui va, il n’y a pas de problème, les gens ne votent pas pour nous, pour que l’on complique ce qui va. Au contraire, ils votent pour que l’on répare ce qui ne va pas.


Et pour terminer, les aveux sur le plaisir sarko-masochiste :

Nicolas Sarkozy : Vous n’avez pas besoin d’être méprisante pour être brillante.

Ségolène Royal : Je connais vos techniques. Dès que vous êtes gêné, vous vous posez en victime.

Nicolas Sarkozy : Avec vous, ce serait une victime consentante !

Ségolène Royal : Tant mieux, au moins, il y a du plaisir.

Il y a de l'électricité dans l'air. Et cette fois, c'est pas du nucléaire !


Face à ces deux brillants agrégés de bolobolosophie, je ne peux que m’abstenir…

11 avril 2007

L'art contemporain de noyer le poisson



La plus grande difficulté de l'art contemporain consiste à comprendre ce que l’artiste a voulu exprimer. Je déconseille d'ailleurs fortement de pratiquer ce genre d'exercice en couple pour ne pas risquer la rupture, car personne ne voit la même chose et surtout personne ne voit ce que l’artiste a voulu exprimer, si c’est le cas. Mais il y a pire que cette quête de sens bien légitime devant une oeuvre qui peut sembler ésotérique : il y a le dossier de presse de l’exposition. Peu avant le vernissage, il parvient aux journalistes pour décrypter la fameuse énigme: "qu'est-ce que l'artiste a voulu dire ?" A priori, ce devrait être un grand soulagement pour le journaliste qui désormais dispose de quelques ressources pour les conversations du vernissage.

Mais ce n'est pas toujours le cas. La preuve : je viens justement de recevoir le dossier de presse de l’exposition « Airs de Paris » qui se tiendra au centre Pompidou du 25 avril au 15 août. Je me suis efforcé de le lire en me disant qu’en apprenant quelques passages par cœur, ça m’aiderait pour le cocktail. Malheureusement, toute ma bonne volonté a été stoppée net par le paragraphe qui suit. C’est tout particulièrement en lisant la partie soulignée que j’ai décidé de ne pas aller à ce vernissage.

Je n'ai toujours pas compris ce que l'artiste a voulu dire !


« Fin 2006, les cendres de l’acteur américain James Doohan (1920-2005), le fameux «Scotty » de la série télévisée Star Trek, sont dispersées dans l’espace par Space Services, Inc., une entreprise spécialisée dans les funérailles spatiales1. L’événement excède la biographie – il déplace l’existence ou l’histoire vers le sens ultime, cosmique. Ce changement de perspective éprouve une fois encore les limites réciproques du discours de réalité et du récit de fiction qui, échappant à la saturation du sens qui guette les simples oppositions binaires, ouvrent à propos des champs interprétatifs d’indifférenciation, de complémentarité, d’interférence, d’interaction, ou encore de concurrence…»

06 avril 2007

La machine... a voté

Difficile ces temps-ci de passer à côté de la polémique sur les machines à voter électroniques qui seront utilisées pour les présidentielles (voir les deux articles de Sciences et Avenir de septembre 2006 et avril 2007 et le site des opposants à ces machines, ordinateurs-de-vote.org). L’essentiel du débat repose sur le fait que le vote sur ces machines est invérifiable, autrement que par la machine elle-même. Si la machine a été correctement piratée, le résultat du vote qu’elle délivrera sera celui que le pirate lui aura indiqué à l’avance. Or, ce piratage est lui aussi, potentiellement invérifiable. Il y a donc une crise de confiance entre ces nouveaux moyens de vote et les électeurs. La crainte : la machine va-t-elle voter pour nous ?

Cette confiance risque d’être difficile à reconquérir. Cette semaine, lors d’une conférence de presse organisée par l’un des trois fabricants de machines à voter agrées en France, le représentant officiel de ce fabricant a déclaré : « Le ministère de l’intérieur nous délivrera probablement la certification de notre machine après les présidentielles. Il préfère attendre que la tempête médiatique sur le sujet, se calme. » Ce drôle d’aveu révèle une étonnante proximité entre une entreprise privée en attente d’une certification de sa machine et le ministère de l’intérieur, chargé du bon déroulement des élections en France et donc de la certification de ces fameuses machines. Surtout, cette bourde indique la gestion de la crise par le ministère de l’intérieur, qui préfèrerait attendre que les élections soient passées pour certifier une nouvelle machine.

Dommage pour le fabricant qui, très confiant, avait déjà confié son nouveau modèle à l’un de ses plus gros clients, une municipalité de la région parisienne. La mairie en question devra donc attendre le prochain scrutin pour tester ces nouvelles machines.

19 mars 2007

Changer de paradigme

Avertissement : ce message a pour vocation de me faire changer de paradigme.


Cela ne se voit pas, mais je viens de changer de paradigme. Je voulais le faire avant qu’il ne soit trop tard. Les scientifiques, les politiques, les écologistes, les alter-mondialistes, sont unanimes : il faut changer de paradigme. Je me suis dit, si tous sont d’accord sur ce point, c’est que moi aussi je dois l’être. Alors, j’ai changé de paradigme hier soir avant de me coucher. C’est vrai que ce matin en me réveillant, les choses étaient différentes. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’était mieux. C’était différent. De toute façon, j’avais envie de changement. Et tant qu’à changer vraiment, autant changer de paradigme. J’espère simplement que je ne regretterai pas mon ancien paradigme. Je l’avais depuis 36 ans !

10 mars 2007

Présidentielles : Nicolas Bulot distance Mireille Lagirelle pour les intentions de vote

Selon un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche, François Bayrou vient de rattraper Ségolène Royale pour le premier tour de la présidentielle, avec 23% des intentions de vote. Pendant ce temps, Nicolas Bulot, le seul candidat qui murmure à l’oreille des ormeaux (on ne le dira jamais assez fort), pulvérise son score du mois dernier. Il passe de 0,07% des intentions de vote à 0,15% ! Il distance du même coup sa plus grande rivale, Mireille Lagirelle de « Nature, pêche et bouillabaisse » qui, malgré tous ses efforts, reste en retrait avec seulement 0,11% d’intention de vote. La candidate marseillaise, ex-miss bouillabaisse 1973, avait, en effet, tenté un joli coup médiatique fin février, en organisant sur le port de Marseille, le championnat du monde de bouillabaisse. Si la presse locale et nationale étaient bien présentes, ce fût pour assister au sacre improbable de l’équipe emmenée par Mireille Lagirelle, devant le Suédois Marcus Nils van Jansen, pourtant largement favori. Très vite, des rumeurs de corruption ont circulé entre les pontons, laissant entendre que la reine de la bouillabaisse avait payé les trois juges internationaux (un japonais, un anglais et une australienne) pour remporter le championnat. Une source proche de l’enquête n’a pas pu nous confirmer la crédibilité de ces rumeurs. Elle nous a par contre confié, que des irrégularités avaient été constatées dans la recette employée par Mireille Lagirelle. Des rascasses congelées achetées chez Picard auraient été utilisées dans sa préparation (ce qui va à l’encontre des règles édictées par la très sérieuse IBAM, l’International Bouillabaisse Association of Marseille, qui ne tolère que le poisson frais)
Interrogé sur les déboires médiatiques de sa rivale, Nicolas Bulot, l’éternel défenseur des bivalves et autres mollusques, n’a pas souhaité faire de commentaire. Il s’est contenté de déclarer qu’une fois encore, des animaux, en l’occurrence des poissons comme la rascasse ou le rouget de roche, avaient été odieusement manipulés pour servir une cause politique plus que douteuse. « Les poissons, comme les coquillages ne font pas de politique. Ils n’ont pas à se retrouver dans une bouillabaisse de droite ou une paëlla de gauche. Si les mollusques me font confiance, c’est tout simplement parce que je défends leurs droits fondamentaux à la vie. Rien de plus. Les moules, les huitres, comme les rascasses, ne sont ni de droite, ni de gauche. » a tenu à rappeler Nicolas Bulot, tout en avouant qu’il était satisfait de distancer une candidate si rétrograde.
Mais la partie est loin d’être gagnée pour Nicolas Bulot. Ses collaborateurs tentent toujours de réunir les fameuses 500 signatures indispensables à sa candidature. Pour le moment, l’idole des estrans n’a recueilli que 6 promesses d’élus : Louis Bulot, maire de Plouc’h Abeden (Côtes d’Armor) et père de Nicolas ; Anouk Bulot-Desmarets, mairesse de Kerboldel (Finistère), ex-femme et sœur de Louis Bulot et mère de Nicolas ; Erwan Desmarets, maire de Saint Balo (Finistère), fils de Gaël Desmarets et de sa demi-sœur Anouk Bulot-Desmarets, et demi-frère de Nicolas. Les trois autres élus soutenant Nicolas Bulot ont préféré garder l’anonymat. « Nous les petits candidats, ne pouvons compter que sur le soutien de la famille. Mais ça ne suffira pas. » a reconnu, très lucide, le fils Bulot.

07 mars 2007

La presse, debout sur ses assises


Internationales ! qu’elles sont nos assises. Je parle bien évidemment de la première édition des Assises internationales du journalisme qui se déroulent du 7 au 9 mars entre Lille et Arras. Internationales, car deux séances seront consacrées à la presse étrangère : le 7 mars, des journalistes indiens nous parleront du journalisme en Inde et le 8 mars, des journalistes polonais nous parleront du journalisme… en Pologne. Je me suis demandé pourquoi ces deux pays étaient à l’honneur. A mon avis, pour ce qui est de l’Inde, c’est parce qu’il devait rester à Lille quelques journalistes indiens venus couvrir Lille 3000 et ses expositions dédiées à l’Inde. Charmés par les moules-frites, la bière et le climat vivifiant de la capitale du Nord, nos confrères en exil n’ont pas pu se résoudre à retourner au pays plus d’un mois après la clôture des manifestations qui rendaient hommage à leur grande nation. Quant aux journalistes polonais, ils sont là, en pleine crise de la presse, pour rappeler à leurs confrères français, qu’il n’y a pas que des plombiers en Pologne ! Si certaines rédactions dégraissent comme à l'usine et que d'autres ferment portes et fenêtres à leurs pigistes les plus fidèles, c'est que nous sommes au bord de la délocalisation. Le dumping social nous guette !

04 mars 2007

Asimolo dans les escaliers

Quand les robots attaqueront, nous n'aurons qu'à nous réfugier à l'étage :



21 février 2007

Baby-bada-boom


Ce message ne concerne que les personnes nées après la fin des années 1970.

J’ai toujours cru être du bon côté de la barrière démographique, celui des générations qui peuvent se plaindre toute leur vie de financer les retraites des enfants gâtés du baby-boom. C’est tellement plus reposant pour la conscience de se plaindre d’une injustice, que d’être soi-même responsable de l’injustice en question. Malheur à ma conscience. Je viens d’apprendre en lisant le dernier « Populations et Sociétés » , le bulletin mensuel de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), que j’appartenais, comme tous ceux qui sont nés au début des années 1970, à la dernière génération de baby-boomers.

Rien n’est plus terrible que devenir baby-boomer. C’est comme changer de sexe ou d’espèce. Un jour Maurice, le lendemain Mauricette. Un joli papillon, puis hop ! une mouche coprophage. Etre baby-boomer, c’est faire partie de ce vaste ensemble populationnel haï des post-baby-boom et dont on ne parle qu’en euros. Non pas les euros qu’ils rapportent, mais les euros qu’ils coûtent et coûtera. « Les baby-boomers ont marqué la démographie des pays développés ces soixante dernières années. Leur départ à la retraite, puis leur mort, va peser sur les cinquante prochaines années. » assure sans détour le résumé du « Population et Sociétés » de l’INED. Si tout va bien, donc, ça veut dire que les post-1980 vont se plaindre pendant plus de cinquante ans de financer mon train de vie, jusqu’à ma mort, que je souhaite d’ailleurs fastueuse !

Là, j’ai deux options. Soit je culpabilise pendant les cinquante ans qui viennent, soit je me fais une raison et j’en profite à mort. Vu que je n’ai pas choisi ma date de naissance, je ne vois pas pourquoi je culpabiliserais !

Alors au boulot les p’tits gars !

19 février 2007

Roberto Neumiller sur les grilles du Luxembourg (bis)






Voici l'affiche et un petit échantillon de l'exposition de Roberto Neumiller signalé dans le dernier post. Cela se passera sur les grilles du Luxembourg du 24 mars au 1er juillet 2007.

17 février 2007

Roberto Neumiller sur les grilles du Luxembourg

Compagnon de reportage de l’Afrique à la Lozère en passant par la Normandie, Roberto Neumiller obtient enfin la consécration qu'il mérite. Du 24 mars au 1er juillet, ce photographe talentueux exposera 80 de ses images sur le Sahel sur les grilles du Jardin du Luxembourg à Paris. Ces photos remarquables sont extraites de son livre Sahel, paru en 2005 chez Arthaud/Flammarion pour le compte de SOS Sahel International : une galerie de portraits hétéroclite d’artistes africains, mais aussi des tanneurs du fleuve Niger, du sage dogon, de l’orpailleur du Liptako, du devin animiste du pays Lobi ou encore des sculpteurs burkinabés.

Roberto vient aussi de publier un superbe livre de clichés en noir et blanc sur le Vercors paru chez Glénat et à découvrir sur son site.


10 février 2007

Le début de la fin


Deux choses obsèdent l’Homme : les origines et la fin. Généralement, notre passé nous fascine, nous intrigue, car avec assez peu d’imagination, il peut être l’objet de tous les fantasmes et de toutes les illusions. Chacun le voit à sa façon selon qu’il est plutôt scientifique, religieux ou Paco Rabane. Le futur, lui, inquiète, surtout si l’on vit plutôt bien, dans un pays riche, sans soucis majeurs. Et ça se comprend : qui n’aurait peur de perdre tout cela ? Là encore, nous imaginons ce futur selon que nous sommes plutôt scientifique, religieux ou Paco Rabane, avec une appréhension plus ou moins grande. Mais laissons de côté la question du futur, car il n’y a aucune trace, aucun écrit, aucun os ou fossile qui nous aide à l’imaginer sereinement. En plus, le passé occupe un espace grandissant dans nos esprits et notre présent. Or, déjà qu’il n’est pas simple de penser à son propre passé, voilà que le cinéma nous amène à nous interroger sur le passé de personnages qui n’existent pas. Je fais référence à cette tendance assez récente, de réalisations qui reviennent aux origines d’une série qui justement n’a pas commencé par le début. C’est particulièrement le cas en ce moment avec la sortie de « Hannibal Lecter, les origines du mal » et « Massacre à la tronçonneuse, le commencement.» sans oublier « Batman Begins » en 2005. Bref, ce sont-là les débuts toujours tourmentés de personnages fictifs parmi les plus tourmentés. De quoi tourmenter les vrais gens pas forcément tourmentés. Et ce d’autant plus que dans la logique cinématographique, ces débuts ont pour vocation d’être des fins. C’est ce que l’on appelle au sens propre, le début de la fin. La prochaine fois nous laisserons le passé et le futur pour tenter de réfléchir au présent. Une tâche selon moi impossible car nous n’avons matériellement pas le temps de penser à l’instant t, à l’instant t. Nous ne pouvons penser à l’instant t qu’à l’instant t1. Trop tard.

09 février 2007

Unsa, syndicat première classe


Fin de manif hier soir. A Paris, les syndicalistes ont sifflé comme les arbitres d’un match France-Italie et crié dans leurs mégaphones, entre autres, qu’ils voulaient travailler moins et gagner plus. Mais il est temps de rentrer. Certains rangent les banderoles, les sifflets et les mégaphones, d’autres ont décidé de jouer les prolongations. Gare du Nord, un petit cortège de la CGT s’avance sur le quai de leur Paris-Lille. Les habitués de la ligne, beaucoup de cadres et d’hommes d’affaires s’inquiètent : « Les cons, vont nous bloquer la voie. ». Suspens : ils avancent en effet au pas manif, le long du TGV. Tous les yeux sont braqués sur leurs banderoles rouges et jaunes. Jusqu’où vont-ils aller ? Les joyeux drilles sont aussi discrets qu’une école de Samba au carnaval de Rio. Et ça siffle et ça rie et ça chahute. Mais ça ne revendique plus. Enfin si, ça revendique encore, mais hors-sujet. Les 32 heures, la semaine de 4 jours, les augmentations de salaires et la retraite à 55 ans, c’est plus l’heure. A partir de 17 heures, les slogans sont plutôt du genre : « On va prendre le train, on va prendre le train, on va, on va, on va prendre le train… », « Il a pas son billet, il a pas son billet, il a pas, il a pas, il a pas son billet… » Et ça se marre et ça chahute et finalement, ça plie ses banderoles et ça monte dans le train. En seconde bien sûr. Soulagement des « Paris-Lille », sauf ceux qui se retrouvent dans la « voiture CGT ». Car là, l’ambiance n’est pas prête de tomber. Au mégaphone, ça donne ceci : « On est dans le train, on est dans le train, on est, on est, on est dans le train… » accompagné bien sûr au sifflet, par une samba cégétiste aussi entraînante que les impros de la police municipale sur les Champs-Elysées ! Et c’est bien pire que durant la manif. Car les bougres ont encaissé des décibels toute la journée. Si bien que maintenant ils ne s’entendent plus gueuler. Alors, ils gueulent plus fort. « Qu’est-ce qu’il a dit Roger ? » « Il a dit : On est dans le train, on est dans le train, on est, on est… » « Ah ouais, il a raison : on est dans le pétrin, on est dans le pétrin, on est, on est, on est dans le pétrin… »
Sur le quai, au moins, c’est beaucoup plus calme. Mais cinq minutes plus tard, nouvelle alerte. Voilà qu’arrive un deuxième cortège de manifestants. Mais rien à voir avec la CGT. Ceux-là font dans le discret. Têtes baissées, pas vif, banderoles pliées, mégaphones en bandoulière, les hommes avancent avec une conviction certaine vers l’avant du train. C’est évident, ils ne veulent pas se faire remarquer. Ca sent l’action radicale, l’opération commando. « Les salauds vont nous bloquer la voie » murmurent les « Paris-Lille ». C’est vrai qu’ils se rapprochent dangereusement du bout de la rame. Sur leurs casquettes je lis « Unsa ». Je ne me rappelle plus. Des durs ? Plus durs que la CGT ? Ils ont l’air déterminé. Dangereux même. Ils avancent encore et ne mouftent toujours pas. Les « Paris-Lille » vont craquer. Les hommes du commando Unsa longent un wagon de première. Ils s’arrêtent devant la porte. Ils redressent la tête, regardent à droite, à gauche… et paf, ils montent. Puis tranquillement, ils rangent leurs banderoles dans les compartiments à bagages, échangent encore quelques commentaires sur la journée. Une bonne journée. Et ils s’installent à leurs places numérotées. Pas de prise d’otage d’un capitaliste ? Pas de graffitis sur les fauteuils ? Même pas une petite distribution de tracts ? Rien. L’Unsa voyage en première. Moralité, si je devais choisir un syndicat, ce serait l’Unsa. Moins de boulot, plus d’argent et surtout, après une bonne manif, retour en première !

01 février 2007

Les huîtres se rebiffent

Communiqué de presse :

Nicolas Bulot, le seul candidat qui murmure à l’oreille des ormeaux, se réjouit de l’entrée en vigueur de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics. Il rappelle que le tabac tue chaque année des millions d’huîtres creuses pour alimenter le commerce des cendriers. En tant que défenseur historique de la cause des coquillages, Nicolas Bulot estime avoir obtenu indirectement, un renforcement de la protection du mollusque. Mais il rappelle que le combat n’est pas terminé. De nombreux restaurants, en particulier sur nos côtes, continuent de servir à leurs clients, le traditionnel plateau de fruits de mer, au mépris de la vie des coquillages. Certains bivalves sont mêmes dégustés vivants. Face à tant de barbarie, Nicolas Bulot souhaite être le candidat de tous les français qui comme lui, sont indignés par le traitement réservé à ses amis les coquillages.
Votez Nicolas Bulot.

31 janvier 2007

Le mystère du café de l'école des Mines


Un simple café peut faire l’objet d’un profond questionnement. La preuve : aujourd’hui même, je participais à un jury de l’Ecole des Mines de Paris. Entre deux excellentes présentations de jeunes apprentis ingénieurs, j’en ai profité pour aller me chercher un petit café à la « cafete » de l’école. Le prix était modique mais très étrange : 83 centimes ! Pourquoi 83 centimes ? Pourquoi pas 80 ou 90 centimes ? J’ai fait le calcul en francs : 5,4448 francs. C’est pas mieux. Est-ce un prix indexé sur le cours mondial du café et susceptible de changer tous les jours ? Est-ce le fait d’une passion des ingénieurs pour les chiffres énigmatiques ? Est-ce la valeur seuil issue de savantes équations et au-delà de laquelle le produit est considéré comme cher par les élèves des Mines ? Peut-être est-ce un prix destiné à faire s’interroger les gens sur la valeur des choses en général ? J’ai même pensé à un truc ésotérique. J’ai retourné 83 dans tous les sens, sans succès. 38 ? à part la température approximative du corps, ça ne me dit rien. Peut-être le symétrique de 3, c'est-à-dire Epsilon en grec et le 8 allongé symbolisant l’infini ? Dans ce cas cela pourrait signifier que l’homme est Epsilon devant l’infini. C'est-à-dire pas grand-chose. Mais pourquoi un tel message passerait-il via une tasse de café ? Ca ne tient pas ! Vraiment je cherche, je cherche, mais je ne vois pas. Et personne n’a su me dire pourquoi le café de l’Ecole des Mines de Paris est à 83 centimes ! Est-ce que quelqu’un, un jour, percera ce mystère ?

30 janvier 2007

Irak : les hommes se cachent pour mourir

Pendant la guerre, l'écologie continue. Et c'est une bonne nouvelle qui nous vient d’Irak : la parution du tout dernier « Guide de terrain des oiseaux d’Irak »! On en avait marre de voir tous ces civils mourir dans des attentats devant des postes de police ou sur les marchés. Ces derniers mois, il en mourrait des dizaines chaque jour, alors que du côté des oiseaux, selon le guide, le nombre d’espèces n’aurait pas bougé d’un iota depuis les derniers inventaires des années 1970. Ca donne envie d’aller faire du Bird Watching sur les rives du Tigre !
Personnellement, si j’étais Irakien, je serais bouddhiste, je me baladerais sur tous les marchés de Bagdad en attendant le prochain attentat et je me réincarnerais en oiseau. En espérant seulement que le bruit des bombes ne me perturbent pas trop pendant la période de reproduction !