Affichage des articles dont le libellé est journaliste. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est journaliste. Afficher tous les articles

24 juillet 2008

L'art de la mutation

Hier je suis entré dans une boutique de téléphonie mobile, car j'avais en tête de faire un article sur les forfaits. "Bonjour, je suis journaliste. Je souhaiterais avoir des informations sur vos forfaits." "Ah je suis désolé monsieur, je ne peux pas répondre à un journaliste sans l'accord de ma direction." Je suis donc sorti de la boutique puis re-rentré : "Bonjour, je suis un client. Je souhaiterais avoir des informations sur vos forfaits." "Avec plaisir monsieur."
Moralité : si je veux retrouver ma véritable identité de super héros de la consommation que je cache sous mon costume de journaliste, je n'ai qu'à sortir de la boutique pour que la mutation s'opère. Plus fort que Clark Kent qui lui, doit aller se planquer dans les chiottes du Daily Planet ou dans une ruelle sombre pour se transformer en Superpman.

05 septembre 2007

Acrimédire

Bon allez, je vais « Acrimédire » ! En Bolobolo cela signifie que je vais « médire sur les médias à la façon d’Acrimed ». En Acrimédien, cela se traduirait plutôt par : « produire une critique objective et non idéologique des médias – bourgeois à la solde des pouvoirs politique et financier. »
Aujourd’hui, j’ai choisi pour cible un article de Machin Bidule sur les OGM publié dans la Gazette de Paris, un journal classé à gauche. (En tant que fidèle du corporatisme journalistique et serviteur du complot médiatico-libéral international, je ne peux dévoiler ni le véritable nom du journaliste, ni celui de son journal.)
La faute est grave, puisqu’il s’agit de désinformation. Rappel des faits : l’article de Machin Bidule concernait le maïs Bt, un OGM qui permet de lutter contre un insecte ravageur. Selon le journaliste, le maïs Bt serait un maïs génétiquement modifié par une multinationale américaine afin de lui faire produire une bactérie toxique !
Et pourquoi pas une coccinelle mangeuse d’hommes ? En effet, un maïs, même transgénique, ne sait pas encore fabriquer une bactérie. C’est un peu comme si les tomates modernes pouvaient engendrer des carottes. Elles en ont peut-être le goût mais pas la forme. La tomate ne deviendra jamais une vraie carotte. Même chose pour le maïs Bt : il fabrique la toxine insecticide d’une bactérie et non la bactérie.
Le délit de désinformation est donc avéré. Si cela ne tenait qu’à moi, la sanction serait d’une grande fermeté : trois mois de rubrique quotidienne des cours du CAC40 sur France-Info : « DEXIA +2,86%, EADS +0,68%, EDF -0,62%, Essilor Intl –0,21%, Bouygues qui résiste bien avec +1,73%, ce qui n’est pas le cas de Total en baisse de 0,33%... A la fermeture des cotations, le CAC40 clôturait ce soir sur un léger repli de 0,08%. En direct de la bourse de Paris, Machin Bidule pour France-Info… »
Ceci dit, des circonstances atténuantes peuvent être invoquées. Le délit de désinformation ici relevé a été commis lors de la dénonciation des activités d’une multinationale américaine visant à faire du profit. Cette désinformation servant l’intérêt général, la sanction doit être allégée : condamnation à une semaine de présentation de la météo sur France3 Nord – Pas-de-Calais. « Aujourd’hui pluie sur toute la région. Demain pareil, après-demain pas de changement et ce jusqu’à la fin de la semaine. La semaine prochaine, le temps devrait être gris avec des pluies permanentes. Idem pour les mois à venir. »

11 avril 2007

L'art contemporain de noyer le poisson



La plus grande difficulté de l'art contemporain consiste à comprendre ce que l’artiste a voulu exprimer. Je déconseille d'ailleurs fortement de pratiquer ce genre d'exercice en couple pour ne pas risquer la rupture, car personne ne voit la même chose et surtout personne ne voit ce que l’artiste a voulu exprimer, si c’est le cas. Mais il y a pire que cette quête de sens bien légitime devant une oeuvre qui peut sembler ésotérique : il y a le dossier de presse de l’exposition. Peu avant le vernissage, il parvient aux journalistes pour décrypter la fameuse énigme: "qu'est-ce que l'artiste a voulu dire ?" A priori, ce devrait être un grand soulagement pour le journaliste qui désormais dispose de quelques ressources pour les conversations du vernissage.

Mais ce n'est pas toujours le cas. La preuve : je viens justement de recevoir le dossier de presse de l’exposition « Airs de Paris » qui se tiendra au centre Pompidou du 25 avril au 15 août. Je me suis efforcé de le lire en me disant qu’en apprenant quelques passages par cœur, ça m’aiderait pour le cocktail. Malheureusement, toute ma bonne volonté a été stoppée net par le paragraphe qui suit. C’est tout particulièrement en lisant la partie soulignée que j’ai décidé de ne pas aller à ce vernissage.

Je n'ai toujours pas compris ce que l'artiste a voulu dire !


« Fin 2006, les cendres de l’acteur américain James Doohan (1920-2005), le fameux «Scotty » de la série télévisée Star Trek, sont dispersées dans l’espace par Space Services, Inc., une entreprise spécialisée dans les funérailles spatiales1. L’événement excède la biographie – il déplace l’existence ou l’histoire vers le sens ultime, cosmique. Ce changement de perspective éprouve une fois encore les limites réciproques du discours de réalité et du récit de fiction qui, échappant à la saturation du sens qui guette les simples oppositions binaires, ouvrent à propos des champs interprétatifs d’indifférenciation, de complémentarité, d’interférence, d’interaction, ou encore de concurrence…»

07 mars 2007

La presse, debout sur ses assises


Internationales ! qu’elles sont nos assises. Je parle bien évidemment de la première édition des Assises internationales du journalisme qui se déroulent du 7 au 9 mars entre Lille et Arras. Internationales, car deux séances seront consacrées à la presse étrangère : le 7 mars, des journalistes indiens nous parleront du journalisme en Inde et le 8 mars, des journalistes polonais nous parleront du journalisme… en Pologne. Je me suis demandé pourquoi ces deux pays étaient à l’honneur. A mon avis, pour ce qui est de l’Inde, c’est parce qu’il devait rester à Lille quelques journalistes indiens venus couvrir Lille 3000 et ses expositions dédiées à l’Inde. Charmés par les moules-frites, la bière et le climat vivifiant de la capitale du Nord, nos confrères en exil n’ont pas pu se résoudre à retourner au pays plus d’un mois après la clôture des manifestations qui rendaient hommage à leur grande nation. Quant aux journalistes polonais, ils sont là, en pleine crise de la presse, pour rappeler à leurs confrères français, qu’il n’y a pas que des plombiers en Pologne ! Si certaines rédactions dégraissent comme à l'usine et que d'autres ferment portes et fenêtres à leurs pigistes les plus fidèles, c'est que nous sommes au bord de la délocalisation. Le dumping social nous guette !

14 décembre 2006

Journaliste moulé à la louche


Alors que les gamins de la presse web en sont encore à pisser de la copie dans leurs couches, voilà que la presse papier est presque systématiquement qualifiée de presse « traditionnelle ». Dur, pour un journaliste de mon époque, de prendre un tel coup de vieux en si peu de temps. Mais la riposte doit bien s’organiser quelque part. J'en suis sûr. Car si je me fie à l’indéfectible « loi de la nostalgie du traditionnel » qui régie l’évolution de toutes les innovations devenues obsolètes, la presse papier reviendra en force comme l’a fait la médecine chinoise, la bouillie bordelaise, Chantal Goya et le camembert moulé à la louche. J’espère seulement ne pas être le premier journaliste moulé à louche !